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« Nous allons devoir arrêter de produire du glyphosate »

Les résultats du groupe Bayer restent ralentis par les litiges liés au glyphosate, mais notent un progrès de la branche agrochimique au deuxième trimestre de 2025.

Le groupe allemand Bayer annonce des résultats en baisse sur le deuxième trimestre de l’année 2025, affecté par les problèmes judiciaires liés au glyphosate, ce qui conduit son président Bill Anderson à envisager l’arrêt de sa production.

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Le géant industriel allemand Bayer a sérieusement remis en question sa production de glyphosate, plombé par des litiges persistants, et s’est inquiété d’éventuelles surtaxes américaines sur ses produits pharmaceutiques.

« À moins que la situation ne change, nous allons devoir arrêter de produire du glyphosate parce que ce n’est tout simplement pas viable », a lancé le président du directoire Bill Anderson lors d’une conférence de résultats. Le patron du groupe de Leverkusen se fait plus pressant après avoir indiqué plus sobrement en avril qu’il était « impossible de continuer à commercialiser le produit comme nous l’avons fait dans le passé. »

Des résultats en baisse

L’accord douanier entre l’Union européenne et les États-Unis arraché à la fin de juillet amène certes de la « clarté », mais la situation reste « très volatile », notamment à propos des droits de douane visant les produits pharmaceutiques, selon M. Anderson. Mardi 5 août, Donald Trump a menacé d’imposer une surtaxe de 250 % sur ce secteur, la deuxième source de revenus de Bayer après l’agrochimie.

Le géant industriel allemand Bayer a multiplié sa perte nette par six au deuxième trimestre de 2025, toujours ralenti par ses problèmes judiciaires liés au glyphosate malgré quelques progrès dans sa branche agrochimie en crise.

Entre mars et juin 2025, la perte nette du groupe de Leverkusen s’est élevée à 199 millions d’euros, contre 34 millions l’an dernier à la même période, selon un communiqué de résultats publié le 6 août 2025. Les experts sondés par la plateforme Factset se montraient plus optimistes et tablaient sur une perte de 75 millions d’euros. Les ventes du groupe ont, quant à elles, baissé de 3,6 %, à 10,739 milliards d’euros.

L’essor des ventes de semences compense en partie la baisse

En écartant un effet de change négatif de 550 millions d’euros, le chiffre d’affaires a progressé de 0,9 %, porté par la division agrochimique (+2,2 %) d’habitude source d’ennuis mais qui est engagée dans une restructuration d’ampleur. Dans cette activité, l’essor des semences, comme le maïs dont les ventes ont progressé de 29,5 %, a compensé une baisse dans les herbicides et insecticides.

Le PDG Bill Anderson salue dans un communiqué « des progrès dans son plan pour améliorer la rentabilité de l’activité agrochimique », en perte de vitesse à cause des surcapacités mondiales et de la concurrence asiatique. La hausse des ventes a été plus timide dans les produits pharmaceutiques (+0,2 %) et les soins personnels (+0,6 %).

Le glyphosate pèse sur les charges du groupe

Toujours au deuxième trimestre, les charges exceptionnelles nettes ont doublé sur un an, à 981 millions d’euros, « principalement liées à des allocations aux provisions pour litiges » aux États-Unis, précise le groupe.

Bayer est toujours empêtré dans les procès visant son herbicide à base de glyphosate, substance accusée d’être cancérigène. À la fin de juillet, le groupe a déclaré constituer une nouvelle provision de 1,2 milliard d’euros, s’ajoutant aux 5,7 milliards déjà mis de côté.

Comme annoncé à la fin de juillet, le groupe a rehaussé ses prévisions pour 2025 et table désormais sur un résultat opérationnel ajusté (Ebitda) hors éléments exceptionnels compris entre 9,7 et 10,2 milliards d’euros, contre 9,5 à 10 milliards d’euros précédemment. Le chiffre d’affaires ajusté des effets de change s’élèverait entre 46 et 48 milliards d’euros, soit un milliard de plus qu’annoncé auparavant.

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